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29ème nuit : quand le simple fait d'être une femme rend son choix de carrière impossible (Arte, Komikku)

Pour cette 29ème nuit, j'ai eu envie de parler d'un de mes coups de cœur, Arte publié chez Komikku et découvert grâce à Lexo.

Toute premier manga de l'autrice, le manga propose une héroïne qui n'a pas froid aux yeux et n'hésite pas à s'opposer à tout les interdits de son époque. Son seul malheur ? Être une femme à une époque où son rêve, devenir artiste peintre, est réservé aux hommes.

Commence alors un périple riche en couleurs et en rencontres aux côtés d'une jeune femme qui ne laisse définitivement personne indifférent !

Alors partons nous aussi aux côtés de Arte à la découverte de Florence au début du 16ème siècle...

 


Dessins / Scénario : OHKUBO Kei
Nombre de tome VF (VO) : 16 en cours (16 en cours)
Éditeur VF : Komikku


Le pitch ?

Arte est une femme née dans la petite bourgeoisie qui a toujours rêvé de vivre par et pour sa passion: la peinture. 

Cependant, à cette époque, son destin est d'avantage d'être mariée à un homme par ses parents. Quant au métier de peintre, il est lui réservé aux hommes.

L'histoire pourrait s'arrêter là mais il s'agit d'Arte et la jeune femme voit les choses d'une tout autre manière. Suite à une énième dispute avec sa mère à ce sujet, elle se met en tête de trouver un atelier où faire son apprentissage et suivre le même chemin que tous ceux ayant partagé son souhait. 

Si elle savait que cela serait compliqué, elle ne pensait toutefois pas essuyer refus après refus dans chaque atelier, où le fait qu'elle soit une femme lui est très clairement rappelé à chaque fois avant de lui claquer la porte au nez. 

Mais grâce à sa persévérance, elle parviendra à trouver un maître et à commencer ainsi son apprentissage...


Une héroïne forte, fidèle à ses convictions

Arte, c'est typiquement le genre de personne qui laisse une forte impression.

Dans un milieu rempli d'hommes, quand on lui dit qu'elle ne pourra jamais être peintre car c'est une femme elle se coupe les cheveux et les brandis à son interlocuteur. Elle aime dessiner et ce sera son métier, même si elle sait que de nombreux obstacles se dresserons sur sa route.

Loin du cliché de la jeune fille de bonne famille qui attend que les choses se fassent, Arte est quelqu'un de volontaire et de curieux. Elle s’essaie à cette nouvelle vie, affronte les difficultés qu'elle rencontre, se pose des questions tout au long de son parcours et murit au fil des difficultés et des rencontres.

C'est d'ailleurs là une des forces de ce manga que de nous proposer une héroïne qui détonne avec son entourage. En cassant les codes attendus, elle nous ouvre les portes de Florence et nous présente sans far les us et coutumes de la ville.


A la découverte de Florence au 16ème

Elle nous permet également de partir à la rencontre d'une galerie de personnages qui composent cette Florence du 16ème.

Notre première rencontre se fait avec Veronica, une courtisane. Autrement dit, une femme qui vend ses charmes aux hommes fortunés et se fait ainsi entretenir. Évidemment, fréquenter une telle femme n'est pas nécessairement très bien vu mais il s'avère que cette dernière est une des mécènes de son maître... Initialement mal à l'aise, Arte parvient à passer outre et avec la relation qui se tisse entre les deux femmes, on découvre les dessous de ce milieu si particulier qu'est celui des courtisanes.

Et Veronica sera l'une des très nombreuses rencontres d'Arte au fil de son voyage. Chaque rencontre sera unique, porteuse d'apprentissage tant au niveau de son travail qu'au niveau humain. L'autrice parvient ainsi à nous offrir une série de personnages tout aussi intéressants les uns que les autres, bien construit et bravant à chaque fois certains des interdits ou des limites qu'ils rencontrent pour nous révéler une nouvelle partie d'eux-même. 

Ainsi, Angelo nous révèle l'envers du décors des apprentis peintres où percer n'est pas si évident et où beaucoup d'entre eux resteront peut-être en marge de ce rêve qu'ils n'arriveront jamais à atteindre. Dacia une couturière qui souhaite s'éduquer aux maths et à la lecture nous montrent que même en maitrisant ce savoir il n'est pas évident d'être considérée par ceux qui la sollicitent...  Et ce ne sont là que deux exemples parmi tant d'autres (et, sans révélations majeures, sur les différents arcs de l'histoire).

Ainsi, entre le rêve et les limites que peut poser la réalité, chacun de ces personnages construit sa route et cherche sa place. Une époque aussi belle et riche qu'elle peut s'avérer au final assez cruelle.

L'autre point intéressant dans ce manga, c'est que l'autrice s'est documenté sur l'époque et glisse parfois des références à des personnages historiques ayant vécu à cette époque. Ainsi, le choix du prénom de sa courtisane n'est pas anodin. Il fait lui-même référence à une courtisane ayant réellement existé, Véronica Franco. Arte, elle, est la représentante de toutes ces femmes peintres du 16ème siècle qui ont contribué à la peinture et à l'art en général alors que ce domaine était plutôt réservé aux hommes.

Il en va de même pour les différents décors qui sont directement inspirés d'un voyage qu'elle a elle-même fait pour l'écriture du manga.

Je précise de suite que je suis loin d'être une spécialiste de l'époque (ou d'Histoire en général) mais je suis sûre que pour une personne ayant plus de connaissances que moi en la matière il fourmille de petites références ça et là qui sont plaisantes. 

Après, l'avantage, c'est que même si vous n'avez pas ces références (comme moi avant deux ou trois recherches faites pour cet article notamment sur les courtisanes), cela ne vous empêchera nullement de profiter de ce très beau manga !

Alors, allez-vous vous laisser séduire par un voyage à Florence ?


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